Ce qui ressort de cet album c’est avant tout un artiste qui entre dans une nouvelle phase de sa carrière et aussi la plus importante de sa vie.
L’ensemble très personnel, est une collection de mélodies douces, presque toutes enregistrées à quatre temps qui ont beaucoup à dire mais sans précipitation aucune.
Si John a eu de mauvais moments après avoir trop parlé sur sa vie amoureuse, il doit maintenant avoir à faire à des problèmes vocaux persistants, le multiple vainqueur des Grammy Awards apparait aujourd’hui plus accueillant qu’il ne l’a été depuis des années.
Fini l’arrogance de « Daughters » ou l’idéalisme de« Waiting On The World To Change ». Tout cela a été remplacé par quelque chose de beaucoup plus attrayant en posant plus de questions sans forcément donner les réponses.
Même son jeu de guitare toujours aussi tranché et élégant ne tombe jamais dans le trop ou le faux.
Il a sur son premier titre « Shadow Days » une aisance de jeu à la Eric Clapton/George Harrison.
Les chansons ont toutes un tempo moyen (ce qui est peut-être le petit point négatif de l’album : trop de chansons ont le même rythme) mais chacune d’elles a sa propre personnalité.
Sur la très jolie chanson « A Face To Call Home », sur laquelle il est accompagné par Sara Watkins, il aspire à avancer et à commencer une vie avec quelqu’un avec qui il a des choses à découvrir : « Je suis l’architecte des jours qui ne sont pas encore arrivés ».
Cette première phrase parle d’elle-même : qui n’a jamais laissé leurs pensées aller trop loin ? « Something like Olivia » nous montre une douce nostalgie qu’il ressent pour la copine de son pote.
Watkins n’est pas le seul invité apprécié, ceux qui ont encore mieux leur place dans cet album sont David Crosby et Graham Nash qui laissent leur voix dans une chanson ou le son a l’air tout droit sorti d’un album de The Band avec un soupçon de Greg Leisz.
Le trompettiste Chris Botti ajoute une touche savoureuse au début de la fantastique chanson (curieusement intitulée) « Walt Grace’s Submarine Test, January 1967 ».
Le tout se referme avec une touche de blues et de plaisir avec « Fool To Love You » qui nous laisse la même sensation chaotique que dans « Who Says » de l’album de 2009 intitulé « Battle Studies », cependant le sujet majeur est différent dans cette chanson.
Comme s’ il s’apprête à commencer une relation vouée à l’échec, vous pouvez voir le triste sourire sur son visage alors qu’il chante « je vais être aussi heureux qu’un homme brisé peut l’être ».
Il n’y a aucun signe de problèmes de voix, qui ont frappé John Mayer le contraignant d’arrêter temporairement de travailler sur cet album et, plus tard, l’obligeant à annuler sa tournée lorsque le granulome est réapparu.
Il a toujours sa voix rauque immédiatement reconnaissable et qui a mûri au fil du temps mais qui dans ces dernières chansons ne laissent en aucun cas deviner un problème vocal.
Si la vie est devenue plus facile pour John quand il avait la vingtaine, aujourd’hui, proche de 35 ans, il a réalisé que la vie a une façon de tout renvoyer en pleine figure tôt ou tard et c’est à ce moment-là que les choses sérieuses commencent.
« Born and Raised » c’est John Mayer avec une part d’humilité et ça lui va bien.
Source hitfix.com
Merci à Géraldine Mandin pour la traduction, ton aide est précieuse ❤